Mon cher Jean-Claude,
Suite à la prestation brillante de la chorale BP à Caromb lors de ton 60e anniversaire il y a tout juste deux semaines, il semble que ta maman et d’autres Carombais désirent avoir la traduction de notre chanson.
N.V.Chuong m’a demandé de la faire. Tâche difficile vu mon piètre talent, mais je vais tout de même essayer de traduire pour toi, (un peu) l’esprit du texte et (beaucoup) ce que les pascaliens, en déployant leur voix ce soir-là, voulaient exprimer.
LY RƯỢU MỪNG – Le Toast de l’année
(version “grenouille pascalienne”)
Célébrons le Printemps, levons nos verres
au Paysan (de Caromb), bonnes moissons
au Commercant, prospérité (et réunion Montréal en Juillet)
à l’Ouvrier… 35 heures et retraite assurrées !
AAA’’’ AAA Aaa aaa
Tous nos voeux, Joie, Bonheur et Santé
AAA’’’ AAA Aaa aaa
A toutes et à tous … et à tous les foyers !
(le démarrage est toujours un peu dur. Merci de votre compréhension)
Remplissons nos verres à ras bord,
Que cent batailles soient cent victoires !
Honorons le soldat vaillamment parti
Défendre sa patrie, au péril de sa vie.
Mon cher Jean-Claude, savais-tu qu’en allant faire ton service militaire au VN, tu te serais exposé aux pires dangers ? A part le fait de t’être trouvé dans un pays où la guerre faisait rage, chaque jour tu devrais faire face à un des 3 éléments les plus redoutés au Viet Nam :
1- les diables
2- les fantômes
3- les élèves
D’ailleurs à ta soirée, n’as-tu pas de nouveau constaté que malgré les années écoulées, ces diables-élèves ne t’ont nullement ménagé ?!
… Là-bas au loin, une vieille Maman
Attend son enfant, yeux embués de larmes
(ça, c’était avant que Mamma ait la cataracte opérée)
Qu’elle retrouve un matin le fils bien-aimé
Dans ses bras, après de si longues années !
AAA’’’ AAA Aaa aaa …. (Allégresse !)
AAA’’’ AAA Aaa aaa …. (Ahurissement !!)
Car mon cher Jean-Claude, il parait que quand tu es rentré du VN, les Carombais ne t’ont pas reconnu( !).
Maigre, barbu, les mains longues, la peau jaune (c’est ton cousin qui nous l’a dit), les yeux bridés, surtout au soleil (ça, c’est moi qui le dis), tu étais comme un étranger perdu, un légionnaire lessivé par le maquis … bref, tu n’étais plus que l’ombre de toi même.
Depuis, les Carombais ne cessent de se poser cette question sans pouvoir y répondre :
Qu’est-il vraiment arrivé à leur Jaang-Clode au VN pour qu’il soit transformé à ce point ??!!
Jusqu’au soir où ils nous ont rencontrés, nous qui venions d’Allemagne, de Belgique, de Suisse, des Etats-Unis et des quatre coins de la France pour tes 60 printemps, alors là ils ont compris ….
Ils ont compris que lorsqu’on a la chance d’avoir des élèves de notre qualité, c’est-à-dire “Bon à rien et mauvais en tout”, on ne pourra pas les quitter sans abandonner une part de soi même …. !!
(Fin de 4 câu Vọng Cổ. Applaudissements souhaités)
Permets-moi de m’attarder encore sur ce retour, car nous aussi, en venant à Caromb, nous avons découvert quelque chose…
Avec le recul, nous réalisons maintenant qu’en fait, le jour où tu quittais le VN, tu portais déjà en toi ce titre de noblesse …….. “Chevalier de Da Nang” mais qu’à l’époque, trop insouciants, aucun de tes élèves ne s’en était aperçu et toi même, peut-être ne le savais-tu pas ?!
Et ce matin du 23 Février 2003, alors que nous finissions de liquider les derniers cha gio (apportés de Lyon, s.v.p !) ainsi que le reste de la fête et que tu dissertais sur la qualité de la montre Tissot offerte par les bps suisses, sans le savoir, tu nous as dévoilé un coin de ton jardin secret !
Entendre parler de Chợ Cồn à Caromb, qui l’aurait cru !!
Revenons à notre chanson :
… Tous nos voeux, douces colombes amoureuses !
Nid d’amour, (rou)coulent des jours heureux,
Trinquons, vidons nos verres, O artistes !
Touches magistrales ensoleillant notre vie !
et enfin,
De nos coeurs montent les voeux les plus chers
Paix à la Nation, Paix à l’Âme fière,
Que vienne le jour où rentrera l’Enfant
Partager la coupe, débordante d’affection !
Alors Jean-Claude, QUAND rentreras-tu revoir ton 2e pays où tes anciens t’attendent ?
……………….
Voilà, je pourrais continuer mais il vaut mieux que j’arrête là avant que nous ne soyons tous ivres !
Merci de réarranger le texte avant de le présenter à ta famille.
Enfin, mon cher JC …
(A propos, tu sais qu’au soir de ta fête, nous étions tous marqués par le discours de N.V.Chuong. Aussi vais-je essayer de m’en inspirer un peu …)
Je disais donc :
…. Mong Cher Jean-Claude, tu m’as dit que depuis notre passage à Caromb, tes voisins ont pris l’accent vietnamien pour parler avec toi.
Mais c’est merveilleux ! Si çà continue, tout Caromb aura un jour l’accent de Da Nang et nous n’aurons plus besoin d’aller au Viet Nam pour nous sentir chez nous !
Tu peux aussi dire au Maire de Caromb et aux Carombais que les Pascaliens en quittant Caromb, ont tous emporté avec eux …… un peu de cet Akssaang qui sent bon la Provaangsse ! :))
Affectueusement,
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Ho thi Minh Tâm (BP71)
Saint Germain-en-Laye, 8 mars 2003
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Note pour N.V.Chuong :
N’oublie pas le chocolat belge pour celle qui s’est dévouée pour la grande cause hi’ !
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La Chorale des Nha Que 1er rang, de gauche à droite : Uyen San (Mme N.V.Chuong), Minh Tâm (BP71), Jeanine Scott, Tran thi Hoa (BP72), Cô Bui thi Mai, Tran thi Bich Van (BP69) 2e rang : Tran van Nam (BP68), Nguyen Viet Hoa (BP72), Nguyen Xuân Tiên (mari de Hoa), Huynh Do Ba Dung (BP72), Nguyen Van Chuong (BP68) |
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Directrice artistique : Nguyen thi Luong Nhuy (BP59)
1ere (et unique) Assistante : Nguyen thi Doan Phuong (BP72)
Hors scène :
Confection et friture des cha gio(s) : Nguyen thi Cuc (BP68) & Nguyen Dư